Mozart, Concerto pour violon n° 3 en sol majeur, K. 216
Premier mouvement : Allegro
Violon : Hilary Hahn
Stuttgart Radio Symphony Orchestra
Chef d'orchestre : Gustavo Dudamel
16 avril 2007, Aula Paul VI, au Vatican
Premier mouvement : Allegro
Violon : Hilary Hahn
Stuttgart Radio Symphony Orchestra
Chef d'orchestre : Gustavo Dudamel
16 avril 2007, Aula Paul VI, au Vatican
La vertu paradoxale de la lecture est de nous abstraire du monde
pour lui trouver un sens.
(Daniel Pennac)
Yale Joel, photographe de LIFE, Central Park, New York, 1957
Il était une fois un vieux fleuve perdu dans les sables du désert. Il était descendu d’une haute montagne qui se confondait maintenant avec le bleu du ciel. Il se souvenait avoir traversé des forêts, des plaines, des villes, vivace, bondissant, puis large, fier et noble.
Quel mauvais sort l’avait conduit à s’enliser parmi ces dunes basses où n’était plus aucun chemin ? Où aller désormais, et comment franchir ces espaces brûlés qui semblaient infinis ? Il l’ignorait et se désespérait.
Or, comme il perdait courage à s’efforcer en vain, lui vint des sables une voix qui lui dit :
- Le vent traverse le désert. Le fleuve peut en faire autant.
Il répondit qu’il ne savait voler, comme faisait le vent.
- Fais donc confiance aux brises, aux grands souffles qui vont, dit encore la voix. Laisse-toi absorber et emporter au loin.
Faire confiance à l’air hasardeux, impalpable ? Il ne pouvait accepter cela. Il répondit qu’il était un terrien, qu’il avait toujours poussé ses cascades, ses vagues, ses courants dans le monde solide, que c’était là sa vie, et qu’il lui était inconcevable de ne plus suivre sa route vers des horizons sans cesse renouvelés.
Alors la voix lui dit (ce n’était qu’un murmure) :
- La vie est faite de métamorphoses. Le vent t‘emportera au-delà du désert, il te laissera retomber en pluie, et tu redeviendras rivière.
Il eut peur tout à coup. Il cria :
- Mais moi je veux rester le fleuve que je suis !
- Tu ne peux, dit la voix des sables. Et si tu parles ainsi, c’est que tu ignores ta véritable nature. Le fleuve que tu es n’est qu’un corps passager. Sache que ton être impérissable fut déjà maintes fois emporté par le vent, vécut dans les nuages et retrouvera la Terre pour à nouveau courir, ruisseler, gambader.
Le fleuve resta silencieux. Et comme il se taisait un souvenir lui vint, semblable à un parfum à peine perceptible. « Ce n’est peut-être rien qu’un rêve », pensa-t-il. Son cœur lui dit : « Et si ce rêve était ton seul chemin de vie, désormais ? »
Le fleuve se fit brume à la tombée du jour. Craintif, il accueillit le vent, qui l’emporta. Et soudain familier du ciel où planaient des oiseaux, il se laissa mener jusqu’au sommet d’un mont. Loin au-dessous de lui les sables murmuraient :
- Il va pleuvoir là-bas où pousse l’herbe tendre. Un nouveau ruisseau va naître. Nous savons cela. Nous savons tout des mille visages de la vie, nous qui sommes partout semblables.
La voix sans cesse parle. Comme la mémoire du monde, le conte des sables est infini.
Merci, Yasmine, de nous avoir transmis ce très beau conte !
Hic et nunc
élargir mes barreaux
les dissoudre d'air
ou d'un parfum
au contentement
infini
d'une trace
signant l'énigme
de l'oiseau
voguer
de continent à continent
jusqu'aux rivages
où le corps
sans plus de gri-gri
dépasse
son apparence
à la lenteur
de l'étincelle
Abderrahmane DJELFAOUI
Né en 1950 à Alger
abderrahmanedjelfaoui@yahoo.fr
Bibliographie
- « Bab El Oued ville ouverte », ouvrage sur les rencontres tenues une année durant avec les habitants de ce quartier populaire « chaud » d’Alger. Editions Paris Méditerranée [1999]
- « Grangaud d’Alger à El Djazair », récit de vie du professeur JP Grangaud, pédiatre algérien d’origine pied noir. Editions Casbah, Alger [2000]
- « Algeri separazione (Alger séparation) », recueil bilingue de poèmes traduits du français en italien par Bruno Rombi. Editions Libroitaliano World, Ragusa. Italie [octobre 2002]
- Contribution dans l’ouvrage encyclopédique « Le Livre des Déserts », sous la direction de Bruno Doucey, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, Paris [décembre 2005]
- Coordonateur des actes « Poètes des déserts », (30 poètes de 11 nationalités en 5 langues), édité par La Fondation Déserts du Monde, Alger [juin 2006]
- « Nedjai à Nedjai, une odyssée », ouvrage d’art, Editions Dalimen, Alger [2007]
- Poèmes (extraits de : Adieux à), in Odyssée du Danube 2007, un bateau pour la paix. Anthologie de poésie. Editions Titanic-Toursky [2008]
- Poèmes (Hic et Nunc ; Calligraphie), in L’année poétique 2008, (présentée par Patrice Delbourg, Jean-Luc Maxence et Florence Trocmé). Anthologie Seghers [2008]
- Contribution avec le poème « Le Mûrier » à : « Poésies de langue française. 114 poètes d’aujourd’hui autour du monde ». Anthologie. Editions Seghers, Paris [2008]
- « ô ville de cent lieux, ville noire », recueil de poésie, Edition Espace Libre, Alger [2008]
- « NIGHT WATCH », édition de poèmes en français traduits à l’anglais par Andréa Moorhead ; Red Dragon Press, Minnesota – USA [2009]
- Poème d’ouverture dans l’ouvrage d’artistes “Racines vagabondes” de Claude Varisco, Mireille Pelinde Rian et Joelle Jourdan ; Editions Trouvaille ; Art et Nature, Cirque de Navacelles [2011]
- « la mer vineuse (disait l’aveugle) », recueil de poésie ; éditions L. de Minuit, Alger [2012]
- « mona monaurore, la septaine d’amour », recueil de poésie ; Edition Espace Libre, Alger [2012]
Musique : Cuore di Sabbia (Cœur de sable), Pasquale Catalano
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